Mois: Mai 2018

Quand la religion continue à faire des dégâts ! Armageddon et la fin du Monde à Jérusalem !

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Pourquoi la droite religieuse américaine soutient Israël

Donald Trump et le pasteur Robert Jeffress à Washington, le 1er juillet 2017. (Olivier Douliery/NEWSCOM/SIPA)

Si Donald Trump a décidé de déménager l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, c’est en partie pour plaire aux chrétiens évangéliques, qui rêvent d’accélérer la fin du monde.

Par Pascal Riché / Publié le 14 mai 2018 à 19h49

Ami de Donald Trump, Robert Jeffress, le pasteur qui a lu ce lundi la prière lors de l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, est un drôle de zig. Selon lui, les défenseurs des droits des homosexuels sont des « militants de la pédophilie » et l’islam est une « hérésie sortie du puits de l’enfer ». Et puis, il est convaincu que les juifs qui ne se convertissent pas ne connaîtront pas le salut : logiquement, ils devraient connaître les flammes du châtiment éternel…

Cette dernière conviction du pasteur est conforme avec le récit futuriste de la fin des temps, que de nombreuses églises évangéliques américaines promeuvent depuis une vingtaine d’années et dans laquelle Jérusalem et le peuple juif jouent un rôle central.

Le paradoxe de la situation actuelle, c’est que si Donald Trump aide tant les Israéliens, ce n’est pas seulement pour plaire à Benjamin Netanyahou. C’est aussi (surtout ?) pour séduire les fondamentalistes chrétiens qui composent une partie de sa base électorale. Des Américains qui prennent la Bible au sens littéral.

Apocalypse

On estime que plus de 80% des blancs fréquentant ces églises évangéliques ont voté Trump. Or, depuis une vingtaine d’année, ces églises défendent bec et ongle Israël. Pas forcément par sympathie pour les Israéliens, mais parce qu’ils préparent le retour du Messie et la fin du monde. Or, dans le scénario que ces églises ont dessiné à partir de l’apocalypse de Saint Jean et d’autres textes (Isaïe, Jérémie, Ezechiel, Daniel, Thessaloniciens, Jean, Mathieu…), le peuple juif doit revenir à Jérusalem, y reconstruire le temple et se battre à mort avec ses voisins.

Jérusalem : « Le seul souci de Trump est de consolider sa base électorale »

Pour ces églises évangéliques, les événements actuels au Proche-Orient s’inscrivent dans ce programme prophétique : l’instauration d’un ordre mondial satanique (certains désignent les Nations-unies), le retour du peuple d’Israël à Jérusalem, la chute de Babylone (est-ce Bagdad ? Ou, disent certains, Téhéran ?), la grande bataille contre l’Antéchrist (« Armageddon »), des désastres naturels et au final, l’enlèvement au ciel des bons chrétiens et des juifs convertis (« the rapture »).  Commenceront alors les temps paradisiaques, avec Dieu vivant éternellement au milieu des hommes.

Calcul politique

Petit détail qui a son importance : dans ce scénario eschatologique, les deux tiers du peuple d’Israël périssent dans la bataille de l’Armageddon. Et seuls les survivants qui se convertissent échapperont à l’enfer. Autrement dit, ces chrétiens flattent les Israéliens… tout en étant convaincus qu’ils sombreront.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce galimatias a infusé dans une partie de la société américaine. En 2002, un sondage pour « Time » et CNN montrait que 59% des Américains étaient convaincus que les événements annoncés dans l’Apocalypse se dérouleraient bel et bien.

D’où les pressions de cette droite religieuse sur la Maison-Blanche, pour que Trump agisse au Proche-Orient : il s’agit d’accélérer le processus pour hâter la venue du Christ.

Le président n’est pas insensible à ces pressions. La décision de transférer l’ambassade a été prise malgré l’avis négatif de ses propres conseillers diplomatiques.  Son calcul est purement politique. Selon Elizabeth Oldmixon, qui enseigne les sciences politiques à l’Université du nord du Texas, un tiers des Américains des églises évangéliques seraient des fondamentalistes sensibles au sort d’Israël et à son rôle dans la fin des temps. Soit environ 15 millions de personnes…

Pascal Riché

Pascal Riché

Journaliste

 

 

 

Jésus le Juif.  Par Eduardo Hoornaert. Brésil

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Jésus le Juif.  Par Eduardo Hoornaert. Brésil

 

Un regard neuf sur Jésus. Concret, réaliste, remis dans son environnement, les conception de son époque.
Pas un Jésus qui descend du ciel, un Jésus qui saurait tout, un Jésus qui pourrait tout. Non, l’homme jésus, un homme comme vous et moi, qui a eu conscience d’un destin exceptionnel, qui l’a choisi volontairement et qui l’a assumé jusqu’au bout, comme  les prophètes avant lui.

Beaucoup de problèmes qui nous viennent quand nous lisons les évangiles viennent du fait que nous leur posons des questions auxquelles ils sont incapables de répondre. Nous demandons si Jésus a fondé l’Église, s’il a institué la papauté, le sacerdoce, les sacrements. Parfois nous forçons la lecture des Évangiles, dans l’empressement de ceux-ci à trouver des réponses qui confirment l’organisation actuelle de la vie chrétienne.

Une chose très différente est de vouloir savoir ce que Jésus lui-même a à dire sur lui-même. Ce n’est qu’en donnant la parole à Jésus lui-même que nous respectons la mémoire d’une personne décédée il y a deux mille ans. Ce n’est qu’en écoutant ce que Jésus lui-même nous dira que nous pourrons savoir quelque chose à son sujet. Bien que nous ne puissions nous appuyer que sur des textes écrits à son sujet par des tiers, il existe un moyen de rassembler, sur plusieurs sujets de l’Evangile, les déclarations faites par Jésus lui-même sur lui-même. Depuis plusieurs décennies, il y a un effort de la part des spécialistes du Nouveau Testament dans des études visant à établir une distinction entre des authentiques « Jésus » et les déclarations de la rédaction » déclarations, qui, des mots ou des actions attribuées à Jésus, mais dont l’authenticité est remise en question. Les résultats de ce travail sélectif ne sont pas définitifs, mais sert à toujours offrir des indices où vous pouvez continuer à étudier. En ce sens, se trouve ce bref texte, qui a bien résumé en aucune façon à la suite de nombreuses recherches, je pouvais lire évider le récent livre allemand Jésus Handbuch « , compilé par Jens Schröter & Christine Jacobi, et édité par Mohr Siebeck Tübingen en septembre 2017.

En effet, ces dernières années, la figure de Jésus a été étudiée intensivement à l’aide de sciences telles que l’histoire, la sociologie, l’analyse linguistique et l’archéologie. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de pénétrer davantage dans la façon dont Jésus s’est compris et sa mission qu’il y a quelques décennies. Toutes les études des dernières années pointent vers un Juif juif, qui pense aux catégories juives propres à son temps et à l’environnement dans lequel il vit. Votre vision du monde diffère beaucoup de la nôtre. Il suffit de dire que son monde est habité par des murmures, saints ou impurs, par des anges et des démons, forces positives et négatives qui influent puissamment sur la vie humaine. Par conséquent, une «analyse de la réalité» est assez différente de la nôtre, mais non dépourvue de logique convaincante.

Voici quelques points qui révèlent comment Jésus comprend sa vie:

  1. Il croit que Dieu détient le pouvoir dans le ciel, tandis que son adversaire Satan commande la terre et l’enfer. C’est dans la résolution, prise par Dieu, d’étendre son Royaume sur la terre, que Jésus comprend son action, ses miracles et ses expulsions des démons. Jésus croit agir au nom de Dieu et fait ainsi face à son action, qui est inévitablement d’un caractère ponctuel et éphémère. C’est un signe de la résolution de Dieu d’étendre Sa domination sur la terre. Jésus comprend que son action est l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire qu’il agit au nom et dans la puissance de Dieu. Ce n’est pas une action proprement humaine, mais une action de Dieu (Jésus parle en « grâce de Dieu »).

  1. Croyant être celui qui est envoyé par Dieu, Jésus comprend que ses actions sont finalement les actions de Dieu. Toute personne qui pense qu’il accomplit des miracles, chasser les démons et loin « coups mal » par la puissance de Satan, et ainsi scandalisé par Jésus, est malveillant, comme la guérison des malades, par exemple, ne peut pas être l’œuvre de Satan, depuis qu’il obéit à la logique du Royaume de Dieu, qu’il lutte contre la maladie et les autres maux.

  1. Jésus croit que plus le cercle de guérison et d’exorcisme (expulsions de démons) est large, plus le Royaume de Dieu est élargi. Les soixante-dix disciples sont envoyés pour circuler à travers les villages, guérissant et chassant les démons. L’idée n’est pas de fonder une institution religieuse, mais de répandre le Royaume de Dieu pour lutter contre ce qui nuit aux gens, comme la maladie, la marginalisation, etc.

  1. Un malentendu commun consiste à penser qu’adhérer à Jésus signifie adhérer à une religion, sans agir comme conséquence de ce qu’il a entendu de la bouche de Jésus. «L’homme qui entend mes paroles ressemble à ceux qui, voulant construire leur maison, creusent profondément et mettent la maison sur la pierre. La tempête arrive, les eaux se jettent contre la maison, mais elle n’est pas ébranlée. Celui qui entend, mais ne fait rien, se compare à un homme qui bâtit une maison sans fondement. L’eau joue contre la maison, elle s’effondre. Sa ruine est totale(Lc 6, 47-49). Il ne suffit pas de dire «Heureux les pauvres», il faut faire quelque chose pour rendre les pauvres heureux.

  1. Bien qu’il soit accompagné de nombreux disciples (soixante-dix), Jésus tient à choisir un cercle plus intime de douze, «choisi d’être près de lui, d’être envoyé en son nom et d’avoir l’autorité de traquer les démons. Il a donc fondé les douze « (Mc 3, 14-16). Ces apôtres sont comparables aux douze patriarches d’Israël. Ils sont les patriarches d’un nouvel Israël, collaborateurs dans la construction du Royaume de Dieu.

  1. La prédilection de Jésus pour les montagnes et les hauts lieux vient de l’idée que la montagne est le lieu où le paradis de Dieu est le plus proche et le pays de Satan plus éloigné. Dieu parle de préférence sur la montagne, près de sa demeure. En temps de domination satanique sur la terre, il est bon de monter sur la montagne, comme l’ont dit les grands prophètes. Que ce soit Tabor, Carmel, Horeb, ou même le Sinaï, la montagne est un endroit plus proche du paradis. C’est sur le Mont Sinaï que Dieu parle à Moïse et au Carmel, qu’en présence de tout le Royaume du Nord assemblé pour célébrer, Elie montre d’une manière spectaculaire que Ihwh est le plus grand. C’est sur le mont Thabor que Jésus converse avec Moïse et Elie. Sur la montagne, il trouve l’inspiration pour faire ses déclarations les plus directes:  Vendez toutes vos possessions, donnez de l’argent aux pauvres.Vous allez donc amasser un trésor dans le ciel(Mt 19, 21). Sur terre, c’est-à-dire dans le monde selon la volonté des hommes, l’argent vaut beaucoup. Cependant, au ciel, c’est-à-dire dans le monde selon la volonté de Dieu (le Royaume de Dieu), il est nécessaire de changer les valeurs monétaires par d’autres valeurs, c’est-à-dire par l’attention à la situation de l’humanité.

  1. Comment Jésus fonctionne-t-il psychologiquement avec cette conviction d’être l’envoyé de Dieu pour établir son Royaume sur la terre ? Un texte fort de Luc décrit ceci. L’idée laisse Jésus agité, impatient et en même temps résolu: je suis venu mettre le feu à la terre et je ne peux pas attendre qu’il l’attrape. Je dois me mettre dans un baptême et me tourmenter moi-même, car je ne vois rien changer. Pensez-vous que je suis venu apporter la paix sur terre ? Mais non: j’apporte la division (désunion). Désormais, cinq personnes vivent dans une maison, et ils seront divisés. Ce sera trois contre deux et deux contre trois. Père contre fils, fils contre père. Mère contre fille, fille contre mère. Belle-mère contre belle-fille, belle-fille contre belle-mère(Lc 12, 49-53). Le prophète Elie avait une émotion similaire: Je suis pris d’une passion furieuse pour Ihwh(1 Rois 19, 10). Et le Psaume 39 se lit comme suit :Mon cœur brûle en moi, un feu est allumé en moi (Psaume 39: 4).

  1. Pas pour moins. Avec Jésus, le royaume de Satan sur la terre est ébranlé. Les démons sont expulsés, mieux, convertis en anges. Fondu dans l’esprit de Jésus, les mauvais esprits qui sont des millénaires à travers le monde, les démons des sept sous-sol profond, des dragons, des serpents, des monstres, des malédictions, les troubles étonnants, masques menaçants CIFRE, les bourreaux, les tyrans le mal, les « » splitters (diabolos), la turbidité, les perturbations, les ruptures, les tyrannies, la queue déferle sur le monde, les chauves-souris qui sucent la vie, les ongles griffant chaque signe de vie, d’énormes crocs, le soleil noir, l’obscurité de Lucifer (l’ange chargé d’apporter la lumière transforme le prince des ténèbres), l’adversaire, les mauvaises pensées, le désordre dans la conscience humaine, la tromperie, le diable infiltrée l’histoire. Les anges apparaissent, messagers de Dieu, gardiens de la vie, conducteurs des étoiles et des hommes, protecteurs des plantes et des enfants de Dieu. Entrez Michael, Gabriel, Rafael, les protecteurs de la vie. Jésus visualise, avec Esaïe, les séraphins autour du trône de Dieu. Il voit les anges gardiens protéger les gens, célébrer, célébrer et publiciser. Quelque chose de complètement nouveau arrive.

  1. Cette conviction remplit l’âme de Jésus d’une joie sans équivoque. Des images terribles, qui ont tourmenté l’humanité pour toujours, disparaissent à mesure que des images de lumière et de festivités apparaissent. Là où Jésus marche, c’est une ambiance festive. En sa présence, personne ne jeûne. « Dans une fête de mariage, a fait l’honneur d’accompagner le marié?… Pendant qu’il est avec eux, ils ne jeûnent pas. Le jour viendra où le fiancé sera emmené. Ensuite, ils vont jeûner… Personne ne répare les vieux vêtements avec de nouvelles coutures: le nouveau morceau va tirer le vieux, nouveau sur le vieux, et la déchirure sera pire… Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres. Le vin casse les outres et tout est perdu. Vin nouveau, nouvelles outres »(Mc 2, 18-22). Le nouveau vin de la joie, de la joyeuse convivialité: «un homme offre une grande fête»(Lc 14, 16).Célébrez, car mon fils était mort et vivant de nouveau, il a été perdu et il a été retrouvé »(Lc 15, 24). Jésus invite les gens à manger et à boire avec lui, y compris les «pécheurs et les collecteurs d’impôts». La Lettre aux Hébreux, les années 65, se traduit par cette joie contagieuse : (Vous n’avez pas à vous plaindre, car) est la montagne de Sion, la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste et la partie myriade aux anges que vous êtes approche (Hb 12, 22).

  1. Comment Jésus se présente-t-il ? Envoyé de Dieu, vêtu de la puissance de Dieu, plus que prophète, il subit le sort des prophètes. Plus qu’un annonceur du Royaume de Dieu, il l’accomplit en battant le royaume de Satan et en démontrant son pouvoir sur les démons. Plus qu’idéalisant le nouvel Israël, il en est l’initiateur, mais seulement d’une manière actuelle. Il s’est engagé à étendre le Royaume de Dieu sur la terre et à fonder un nouvel Israël. À cette fin, il envoie ses disciples dans les villages de Galilée. Son «vin» est nouveau, nécessite de «nouvelles outres». Jésus ne se présente pas comme le fondateur d’une nouvelle religion, pas même comme un «enseignant en Israël», mais plutôt comme un initiateur et un animateur d’activités et de comportements, dans l’humilité.