| Des catholiques de Bâle-Ville interpellent le Vatican sur l’égalité femmes-hommesPublié le 19 Juillet 2019Jacques Berset dans cath.ch nous montre ce jeudi 18 juillet 2019 que la corporation ecclésiastique catholique romaine du canton de Bâle-Ville (RKK), dans trois lettres datées du 17 juillet 2019, demande à trois responsables de haut rang au Vatican d’œuvrer en faveur de l’égalité entre hommes et femmes dans l’Église. Les signataires espèrent recevoir une réponse. La “Résolution de Bâle” a été envoyée à Rome à l’adresse de membres éminents de la Curie romaine : le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Reinhard Marx, du Conseil des cardinaux, et le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. La résolution avait déjà été adoptée début juin 2019 par le Synode de l’Église catholique romaine du canton de Bâle-Ville, l’organe législatif de l’Église bâloise. La préoccupation de l’égalité hommes-femmes dans l’Église est également présente du côté pastoral – c’est le Synode qui est l’expéditeur de la lettre -, a expliqué le responsable de l’information du Conseil de la RKK,Matthias Schmitz. Qui espère que la demande recevra une réponse circonstanciée de Rome. La RKK considère clairement que l’égalité des sexes est une question transversale qui doit être intégrée dans toutes les commissions, les organes et institutions ecclésiastiques. Elle doit faire partie des stratégies et des programmes de l’Église catholique romaine. Ainsi, le communiqué de presse de la RKK fait explicitement référence à la participation de théologiennes lors de la Journée de la grève des femmes, le 14 juin 2019. Il mentionne aussi le dialogue, qui s’est tenu quelques jours après entre des théologiennes et théologiens représentant l’initiative “Nous en avons assez !” (Wir haben es satt!) et Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses (CES). Tous ont à cette occasion convenu que des changements structurels dans l’Église étaient nécessaires. L’évêque a tendu la main pour lancer un processus afin d’aboutir à des changements et des améliorations durables, note la RKK. Fin mars 2019, sept théologiennes et théologiens ont adressé aux évêques suisses une liste de revendications dans un message intitulé “Nous en avons assez !” Près d’un millier de personnes en Suisse soutiennent le catalogue de réformes demandant l’égalité des femmes dans l’Église. L’une des initiatrices du catalogue des revendications pour “une Église autrement” est la théologienne lucernoise Jacqueline Keune, mais la liste des signataires comprend encore des personnalités éminentes telles que Simone Curau-Aepli, présidente de la Ligue suisse des femmes catholiques, Sœur Ingrid Grave, de la communauté des dominicaines d’Ilanz, Odilo Noti, ancien responsable de la communication et du marketing à Caritas Suisse, et Sepp Riedener, pionnier de la pastorale de rue des Églises à Lucerne. En plus des nombreuses personnes qui travaillent dans la pastorale, le soutien est également venu de milieux académiques : Leo Karrer, professeur émérite de théologie pastorale, Walter Kirchschläger, ancien professeur d’exégèse du Nouveau Testament, Max Küchler, également professeur émérite d’exégèse du Nouveau Testament, et Udo Rauchfleisch, professeur émérite de psychologie. La majorité des soutiens vient de Suisse, mais on trouve également des signataires à l’étranger, notamment en Allemagne et en Autriche. Les initiatrices et initiateurs, en Suisse alémanique, sont Jacqueline Keune, Marie-Theres Beeler, Angela Büchel Sladkovic, Nico Derksen, Monika Hungerbühler, Elke Kreiselmeyer et Felix Senn. L’égalité ne doit plus être dans les mots, elle doit être une réalité, car les femmes au début du christianisme et même aujourd’hui ont toujours eue un rôle important pour la naissance et la durée de l’Église. On leur doit beaucoup, il serait grand temps de ne pas l’oublier
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